La pérennité du fonds en euros menacée par des taux d’intérêts négatifs ?

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Le fonds euros est le placement préféré des français, un support d’investissement unique, qui n’existe qu’en France. Il comporte trois caractéristiques principales, qui en font l’attrait : une disponibilité de l’épargne, un capital garanti et une absence de volatilité. Ce support est composé d’obligations d’Etats appelées « Govies » et d’entreprises dites « Investment Grade », considérées comme sécuritaires et dont la solidité et la solvabilité ne font point débat.

Ces acteurs émettent des obligations, autrement dit, des titres de créances à acquérir, comportant une date d’échéance ainsi qu’un coupon, correspondant aux intérêts. Aussi, le fonds investit dans une quote-part d’actions et d’immobiliers, pour booster les rendements de ce support. Cela explique que tous les fonds euros n’ont pas le même rendement car il est fonction de la part de ces deux autres actifs.

Les taux d’intérêts sont quant à eux négatifs, ce qui signifie que l’obligation a été acquise par l’investisseur à un prix supérieur à sa valeur faciale. Il percevra bien des intérêts pendant toute la vie de l’obligation, mais à l’échéance, elle sera remboursée à sa valeur faciale (soit moins importante que son investissement initial).

Comment expliquer un rendement du fonds euros positif, si les taux d’intérêts sont négatifs ? Il existe plusieurs facteurs qui permettent de le justifier.

Tout d’abord, les sommes investies sur le fonds en euros le sont sur des anciennes obligations, donc le rendement est encore élevé. Également, la quote-part d’actions et d’immobiliers présente un enjeu positif sur le rendement du fonds en euros. Enfin, les assureurs disposent de réserves, qu’ils ont accumulées, et qui permettent donc d’augmenter le rendement, mais cela ne peut être que temporaire.

Si les taux restent durablement bas, le rendement du fonds en euros devrait continuer à se réduire, et pourrait aboutir à la fin du fonds en euros. Voilà pourquoi certains assureurs ont mis en place des conditions d’accès à ce support, avec une part minimum d’unités de compte, ou des frais d’entrée ou de gestion plus importants.

Il pèse sur le fonds en euros de nouvelles contraintes, qui doivent être appréhendées par l’investisseur, les compagnies d’assurance, et les conseils en gestion de patrimoine. Il ne sera plus possible de cumuler absence de risque et capital garanti, il faudra alors se tourner vers d’autres investissements.